OCÉAN 2025-09-02 Depuis quelques jours, j'ai passé vraiment BEAUCOUP (trop ?) de temps à lire des trucs sur l'histoire, la préhistoire, la culture, les mythes, la linguistique, et surtout, les techniques de navigation des populations de l'Océan Pacifique en général et polynésiennes en particulier. Comment me suis-je retrouvé là ? Probablement à cause de cette vidéo, suggérée par Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=m8bDCaPhOek Quand je suis tombé dans ce terrier du lapin, je suis resté dans une extase intellectuelle comme je n'en avais pas vécu depuis longtemps. Tout à coup, je retrouvais un nouveau champ de connaissances, une nouvelle friche à arpenter. Et dans le même temps, j'ai ressenti de la frustration, tant les sources d'informations sur cette aventure prodigieuse sont parcellaires. On trouve, ici ou là, un document d'un paragraphe ou une vidéo de quatre minutes qui résume les techniques de navigation comme "ils utilisaient les étoiles, le soleil et la forme de la houle pour se repérer". Banal. Tristement banal. Aucune vraie information. Je veux dire : un élément qui m'apprendrait concrètement ce que veut dire "se repérer grâce à la forme de la houle". Se repérer aux étoiles, tous les peuples navigants ont fait ça. Ah oui, mais avec des instruments, l'astrolabe, par exemple (une vraie merveille, cet ordinateur mécanique)… Mais les navigateurs du Pacifique n'avaient AUCUN instrument. Ils devaient apprendre PAR CŒUR leurs étoiles guides. Quand elles se levaient ou se couchaient, chacune indiquait un point cardinal particulier EN FONCTION DE LA LONGITUDE. Donc, à l'inverse des zozos-platistes, ces peuples qui fondaient toute leur science sur une tradition orale millénaire SAVAIENT DÉJÀ QUE LA TERRE ÉTAIT RONDE ! Et ces "cartes mentales", ils devaient se les enregistrer en tenant compte des saisons, parce que le ciel d'octobre ne sera jamais celui de mars, hein. Et sans compter qu'il fallait connaître ces étoiles-guides pour les DEUX HÉMISPHÈRES, puisque les constellations du Nord passent sous l'horizon dans la moitié Sud du globe. Tout dans la tête. TOUT dans la TÊTE. Et puis, de saute-mouton en saute-mouton, j'ai également compris qu'en fait les "Wayfinders" de ces peuples Austronésiens avaient appris à lire la forme de la houle. Tant qu'elle ne rencontre pas d'obstacle, l'onde suit son cours, avec une intensité et une vitesse régulière. Mais dès qu'elle frappe un îlot, cette onde est perturbée ; il se forme une onde d'interférence, une onde de réflexion… Tu peux certes expérimenter ce phénomène dans ta baignoire, mais est-ce qu'il te serait venu à l'esprit d'apprendre à lire la forme de l'onde résultante, de regarder PRÉCISÉMENT à quoi elle ressemble si l'onde la frappe de face, de côté… Et que se passe-t-il si deux ondes rencontrent l'obstacle ? Aurais-tu eu la présence d'esprit de mettre en application cette observation pour infléchir la course d'un navire ? De tout ceci a découlé une science absolument étourdissante. En fonction du mouvement du bateau, les maîtres-navigateurs savaient vers quelle direction le diriger en calculant l'angle qu'il doit avoir par rapport à la vague. Quand on sait combien de temps il a fallu pour qu'un ordinateur arrive à simuler le mouvement d'une bête vague sur une plage toute plate, perso, ça me fait des tourbillons dans l'occiput de savoir que des peuples ont transmis des connaissances aussi pointues sans écrire la moindre équation. Certes, ils savaient faire des maquettes avec des brindilles et des branchettes pour montrer leur "modèle mathématique" (si je peux m'exprimer ainsi). Mais muni de ces instruments, lesquels d'entre nous auraient pu faire avancer un voilier d'atoll en atoll ? Mais le voyage mental est loin de s'arrêter là. Difficile de ne pas avoir le vertige en imaginant l'exploration d'un espace plus grand que toutes les terres émergées réunies. Un espace sans point de repère. Rien qu'une immensité bleue, parsemée de miettes qui dépassent à peine d'un horizon apparemment infranchissable. Des distances inconnues. Grandes, trop grandes entre ces bouts de cailloux, ces astéroïdes échoués. Quels être humains ont osé lancer leurs bateaux sur ces milliers de milles marins, sans carte, sans boussole ? Comment se sont-ils dit que dépasser cet horizon liquide serait préférable à la terre qu'ils foulaient avec leurs semblables ? Quelle plus grande aventure que celle de tenter de trouver une nouvelle oasis au milieu du rien océanique ? De nos jours, on regarde le cosmos et on se prend à vouloir aller sur un caillou rougeoyant et si inhospitalier. Oui, l'aventure multi-planétaire, c'est notre nouvelle frontière. Et oui, l'espace nous est totalement hostile. Rien à manger, rien à respirer. Des rayons cosmiques, des orages mangnétiques. Et des distances si grandes, que nous ne savons même pas si le retour est envisageable. Oh, l'Océan, fut-il immense, semble avoir des avantages que l'espace interplanétaire n'a pas. On y trouve de quoi manger. L'eau de pluie nous abreuve. L'air ne manque pas. Mais l'océan est un scélérat. Parmi ces cosmonautes du passé, combien ont échoué, ont naufragé, ont sombré ? Combien sont revenus les mains vides, sans espoir de nouvelle terre ? Sans compter que nous voyons les planètes. Nous connaissons leur position même sans les voir, par le calcul. Nous savons où viser, ou pointer la proue de nos navires. Nous avons une technologie jamais atteinte, des ordinateurs surpuissants, des moteurs, des réacteurs capable de nous catapulter à des vitesses inimaginables. Nous savons conserver des aliments sur de très grandes durées ; nous savons nous soigner et nous guérir de maux et maladies bien mieux que ces humains d'il y a 3000 ans. Les polynésiens, eux, se sont lancés dans l'inconnu. L'inconnu total. Et ils n'avaient pas le confort de se dire qu'en cas de besoin, ils pourraient compter sur une expédition de secours. Tout le monde n'a pas la chance d'être Matt Damon. La survie de leurs expéditions ne dépendait pas d'une machine. Elle ne dépendait que du savoir et du savoir-faire exceptionnel de leurs compagnons de route. Ceux qui fabriquaient les navires, ceux qui pêchaient et aussi et surtout, ceux qui savaient lire les maigres signes envoyés par leur environnement pour diriger le voyage vers la terre ferme. C'est cela, la plus grande aventure humaine, c'est celle dans laquelle des hommes et des femmes se sont donné pour défi de franchir une frontière complètement aveuglément, en se fiant à une science d'une précision inouïe transmise oralement au fil des millénaires. DATES 2025-07-12 Mes posts sont rangés anti-chronologiquement. Comme à la belle époque des blogs : du plus récent au plus ancien. Au moins, dès le premier regard, on a accès aux "dernières nouvelles". On ne va pas tout révolutionner non plus. Je me suis dit que ce serait une bonne idée de rajouter la date de chaque post. Ça peut orienter les internautes, si jamais il ou elle n'a pas regardé le blog depuis longtemps ; au moins c'est une indication de fraîcheur. Le format est ISO, parce que c'est le seul format qui nous empêche de devenir dingo. Le format US est atroce (mettre le mois avant le jour, quelle idée de décérébré), les séparateurs en "." qui pourraient être pris pour un séparateur décimal, le "/" qui est compris comme une division dans Excel… Non, y'a qu'un seul moyen de garder sa santé mentale : YYYY-MM-DD. DÉMO 2025-07-12 J'ai reçu un message très sympathique de la part de Raul, l'auteur de minim.blog[^1]. Entre autres, il me demandait si je n'avais pas publié un site "démo" pour l'application "Plain Text Blog"[^2], que j'utilise pour publier ce blog. Je n'y avais pas pensé, mais c'était une très bonne idée. En quelques petits bouts de configuration, j'ai donc poussé un site de démo que tu pourras trouver à l'URL suivante : https://brunobord.codeberg.page/plain-text-blog/@demo/blog/posts.txt Je me servirai probablement de ce blog "démo" pour parler de ce modeste projet, si jamais il y a lieu de parler de ses actualités. [^1]: https://minim.blog/posts.txt [^2]: https://codeberg.org/brunobord/plain-text-blog/ KUBE 2025-07-04 Je sors de trois jours de formation à Kubernetes, qui représente, on peut le dire, une sorte de summum de la complexitude. Je dois avouer que c'était assez plaisant de toucher enfin du doigt des concepts qui planaient dans mon travail, mais qui m'échappaienti presque totalement, faute de bases. Un peu paradoxal, quand on lit ce blog publié dans le plus simple appareil, sans mise en forme, sans formatage, sans image, sans rien de plus que du texte brut. Mais les deux démarches peuvent se rejoindre, d'une certaine manière. Ou disons, si elles n'empruntent pas le même chemin, partent d'une même intention : publier quelque chose. Ce quelque chose peut être un multi-poly-myriado-service, ou un simple fichier texte déposé sur un serveur web. Avec nos outils, nous, développeurs, mettons à disposition un "machin" virtuel qui n'aurait pas pu l'être sans ces outils. Bon, peut-être que dans le cas de Kubernetes, il faut vraiment avoir _besoin_ d'une myriade d'objets intriqués les uns dans les autres pour faire apparaître autre chose qu'un "hello world" dans un navigateur web. Alors que dans le cas d'un blog au format "plain/text", on n'a pas besoin de plus que d'avoir accès à un serveur HTTP. WRAP 2025-06-26 J'ai trouvé un moyen de wrapper "proprement". J'ai un script Python qui wrappe comme il faut. Ça ajoute un espace insécable entre les signes de ponctuation et les mots et ça wrappe en utilisant `textwrapper` (de la lib standard Python). ORGANISATION 2025-06-26 Markup : dois-je limiter mon markup au plus strict nécessaire ? Dois-je utiliser des sortes de "balises", comme je le fais naturellement pour appuyer mon propos, souligner ou surligner des passages qui me semblent importants ? De ce que je vois des autres mini-blogs en mode texte, c'est ultra-épuré. Mais je ne me vois pas tomber dans l'acèse la plus absolue. Mais je n'irai pas jusqu'à faire de mes posts des "purs" Markdown. C'est la dose qui fait le poison… Attends-toi à ce que je définisse une liste de DOs et DON'Ts prochainement. Sujets : pas spécialement envie de restreindre mes sujets. Quand je tenais encore à jour "Je Hais Le Printemps"[^1], je parlais de tout ce qui m'intéressait. Après des années de silence, pourquoi devrais-je me limiter à des sujets particuliers ? Chronologie : Le mode "blog", dans le temps, c'était une organisation anti-chronologique des articles. Sur la page d'accueil, on avait toujours les articles les plus récents en premier. Je pense que dans un premier temps, je vais garder cette organisation. Mais pareil, je réfléchis. Pour le moment, je n'indique pas de date pour les articles. Fréquence : Aucune idée. Peut-être aussi qu'il faudrait que je m'astreigne à écrire quelques minutes (20 mn ? 30 mn ?) toutes les semaines pour commencer. Comme un programme "From couch to 5k" ; ça démarre doucement. Et puis après, on voit. Durée : Jusqu'à quand est-ce que je tente l'expérience ? On va dire au moins jusqu'au 31 décembre 2025. Après… on verra. WRAP : Je wrappe les textes à 80 colonnes. Si tu downloades le texte, tu peux le lire où tu veux, sans te faire mal à la nuque. Si tu le charges dans un browser, pas de risque d'avoir un scroll horizontal. Le seul truc qui m'embête un peu (beaucoup), c'est que le programme `fold` coupe aux espaces. Et entre le point d'interrogation et le mot qui le précède, il y a une espace. Et j'ai cette césure disgracieuse avec mon "?" tout seul en début de ligne. C'est moche. Faut que je trouve un peu plus malin comme outil de césure. Langue : En Français, principalement. Mais si un jour j'ai envie de partager quelque chose en Anglais… je me gênerai pas. [^1]: https://jehaisleprintemps.net/ LUMIÈRE 2025-06-25 Est-ce une étincelle ? Est-ce un feu de paille ou quelque chose de plus profond ? Ce blog a-t-il un futur ? Aucune idée. Seul l'avenir nous le dira.